












Le chiot, cet être tellement attendrissant
Quelle collection ! Voilà une présentation non exhaustive de chiots et non des moindres.
En effet, pour répondre à une demande de plus en plus croissante, certains éleveurs sélectionnent des races qui donnent des chiens ayant une cote de popularité incroyable telles que le Bouledogue français, le Berger australien, le Welsh Corgi Pembroke (chien de feue la Reine d’Angleterre), le Spitz et bien d’autres.

Cela dit, à force d’être sélectionnées, des catégories de chiens comme le Bouledogue français finissent par présenter des pathologies telles que le voile du palais, la hernie discale, des problème de peau, des difficultés respiratoires, l’apnée du sommeil.
Par ailleurs, il faut se rendre à l’évidence : de même que nous ne sommes pas faits pour nous entendre avec tous les humains de la Terre, certaines races ne sont tout simplement pas faites pour nous.
Exemples :
- Vous vivez en ville : inutile de prendre un Berger australien ou un Beagle, ils ne sont pas faits pour y vivre
- Vous êtes âgé : évitez d’adopter un Bouledogue français qui a besoin de belles balades
- Vous êtes sédentaire : un Border Collie est déconseillé, il s’épanouit quand ses besoins de travail sont assouvis


Quoi qu’il en soit, indéniablement les chiots nous font craquer, moi la première.
Et il y en a pour tous les goûts !



Le mot d’ordre : respect du chiot
Personnellement, dès que je croise un chiot, je suis attendrie, émerveillée, bouche bée devant ce petit être que j’ai envie de caresser, de prendre dans mes bras, de chouchouter.
STOP ! La raison me rattrape : un bébé chien n’est pas un nounours.
Il a autant droit au respect que n’importe qui.
Aimeriez-vous que je caresse, prenne dans mes bras, chouchoute votre bébé qui ne me connaît pas ?
Un chiot n’est pas un bébé humain me rétorquerez-vous.
Certes, mais c’est un être vivant qui mérite toute notre considération.
Le chiot est un chien en devenir dont la vie, l’équilibre et l’épanouissement dépendent de son humain d’attachement si celui-ci s’en donne les moyens dès son arrivée.
Je vais vous raconter l’histoire de Titi (c’est lui qui tient le combiné du téléphone rouge et qui vous accompagne quand vous faites défiler les pages verticalement).

Commençons par le commencement
Dans la deuxième moitié de la gestation qui dure huit à neuf semaines, le fœtus Titi a acquis des compétences sensorielles propres.
Il a été réceptif aux informations sensitives et émotionnelles perçues par sa maman.
Vers 25 jours avant la mise-bas, il a réagi aux caresses sur le ventre de celle-ci.
On peut ainsi créer une forme d’habituation (cf. ci-dessous Les conditions d’élevage, I. Vieira) aux contacts tactiles en caressant longuement la chienne.
Mais attention ! Si sa mère avait été stressée pendant sa gestation, l’embryon Titi aurait pu exprimer des comportements d’agitation.
Les conditions d’élevage
Les conditions d’élevage ont un rôle vraisemblablement déterminant pour le démarrage de ce processus d’habituation. La qualité des stimulations des mères a un retentissement sur les réactions aux stimulations du chiot. Si ces conditions ne sont pas propices à un apaisement des femelles gestantes, soit parce que les manipulations sont traumatisantes, soit parce qu’il existe un déficit de manipulations, il est probable que la tolérance tactile des futurs chiots et leurs performances futures en seront affectées. L’équilibre de ces chiots est susceptible d’être plus précaire, ce qui peut engendrer une difficulté à les familiariser aux manipulations humaines en général. Il est essentiel de ne pas les doter d’un handicap au départ, qui constituerait une perte de chance, et ainsi, on s’attachera à entretenir les chiennes d’élevage dans un contexte affectif positif.
Isabelle Vieira
Docteur vétérinaire
Vétérinaire comportementaliste
Comportement du chien. Éthologie et applications pratique
Bref ! Choisir un très bon éleveur est primordial mais pas uniquement pour les conditions d’élevage.
En effet, connaître la lignée de Titi aura également été essentiel, c’est-à-dire les critères de sélection génétique que l’éleveur a mises en avant, à savoir des indications de conformité au standard de la race, de santé et comportementales.
A ÉVITER :
- les grosses installations avec des dizaines de géniteurs
- les élevages multi-races
- les salons, les foires, les marchés, les animaleries
- les annonces en ligne type Le Bon Coin
Cela dit, à partir du 1er janvier 2024 chiots et chatons seront interdits à la vente en animalerie.
Enfin, s’agissant de la vente sur internet, le commerce des chiens et des chats sera exclusivement réservé aux éleveurs professionnels disposant d’une formation et aux refuges acceptant les dons.
Les transactions sur internet, qui représentent 80 % des ventes aujourd’hui, restent autorisées mais seront davantage encadrées.
Une charte d’encadrement a été signée pour l’ensemble des ventes d’animaux sur la plateforme Leboncoin.fr.

Le chien retiré trop tôt à sa mère
Un chiot devrait rester avec sa mère et sa fratrie jusqu’à l’âge de 3 mois, au moins. Qui, sinon sa famille, sa mère et ses frères, pourraient lui apprendre à parler correctement le langage de son espèce ?
Audrey Ventura
Éducatrice et rééducatrice canine comportementaliste
Le chien, cet animal qui nous échappe


Continuons
Le développement du comportement de Titi a reposé sur la construction programmée de son système nerveux tout en dépendant étroitement de ses expériences précoces.
Il a été donc largement influencé par l’environnement dans lequel Titi a évolué pendant les premiers mois de sa vie.
L’évolution de Titi a connu différentes périodes dont la plus importante a été celle de l’imprégnation (de 3 semaines à 12 semaines en moyenne), appelée également socialisation primaire.
Qu’est-ce que la socialisation primaire ? C’est un processus d’apprentissage qui ne peut se réaliser normalement que dans un contexte interactif entre la mère et sa portée, la portée et d’autres congénères, entre les différents chiots de la portée, ainsi qu’entre d’autres espèces animales.
C’est ainsi que Titi a appris la signification de tous les signaux de communication et a construit son répertoire comportemental.
Par ailleurs, les informations acquises durant cette phase par imprégnation sont conservées longtemps, d’où la notion d'”empreinte” mise en évidence par l’éthologiste Konrad Lorenz.
C’est grâce à ce processus que Titi a pu s’imprégner à l’être humain et le considérer comme une espèce amie.
Cela dit, l’apprentissage par imprégnation est une chance et un risque pour le bébé chien.
- une chance parce qu’elle donne de grandes libertés pour s’adapter à des environnements variés, notamment si Titi les découvre progressivement
- un risque parce que les conséquences sont quasi définitives, en particulier si Titi est mis en immersion, c’est-à-dire amené brutalement dans des lieux remplis de stimuli

Enfin, la familiarisation de Titi aux enfants et la construction d’une complicité amicale entre l’enfant et lui ont constitué une bonne prévention contre les agressions (cf. La relation entre votre enfant et votre chien).
Toutefois, le petit a su être délicat avec Titi grâce à ses parents avertis.

La suite
Qui dit socialisation primaire dit socialisation secondaire.
C’est ce que nous verrons entre autres la prochaine fois et je vous donnerai quelques conseils pratiques indispensables.
Christine Malenfant éducateur canin comportementaliste canin et félin
Amour d’animaux vous dit à bientôt.